Française, née en 1973.
« Aujourd'hui, ma peinture se lit comme un livre de voyages, réels ou imaginaires, tels des retranscriptions, des éveils plastiques. C'est en cela que la peinture m'invite à me retrouver. »
Peindre pour penser la vie et la contraster au jour le jour. Il y a mille états dans la démarche de l'artiste, mille âmes, autant de voies que de regards. Sorte de peinture objet, hors du temps, sans âge, hors de son époque : la toile est à voir, à sentir, comme une boîte à plaisirs, à emporter du regard. "En cela l'espace pictural trouve ma plénitude et m'emporte, a contrario il me bouleverse et m'assiège."
L'Asie, son imagerie, ses codes graphiques, ses motifs traditionnels forment l'univers dans lequel Carole Bressan puise son inspiration. Partout des motifs qui en Occident sont perçus comme faisant partie d'une «esthétique kitsch» s'expriment, se conjuguent, respirent. Graphismes végétaux et autres, affirment une tradition du signe complexe, généreux, élégant.
Cercles, figures entremêlées, vases intrépides, tout invite à la fantaisie.
« Au gré de mes envies, je me laisse aller à des compositions colorées où le rouge domine souvent. »
La marge, la frise, s'imposent et retiennent.
La matière elle, dense et docile, alimente le regard et cultive ses joyaux, les papiers marouflés, papiers de culte, fils cousus. Quant à l'encre de Chine, elle caresse et rassure. Des coutures délimitent des moments, perturbent la vision, réaffirment la composition ou bien la contredisent.
Et s'il n'était d'ailleurs histoire que de ponctuation... de rythmes, de tonalités. ?
" La matière m'anime, ses strates conversant, ses couches se confondant comme autant d'époques."
Détérioration, grattage, retraits, effets d'usure, élaboration de filtres participent à une esthétique à la recherche de sa propre mémoire. Ici la rigueur d'un schéma se conjugue à la fièvre d'une imagerie gourmande. Les saveurs de la désinvolture et celles de multiples sagesses féminines sont à retenir.