Commissaire
d’exposition : David Rosenberg
La galerie martinethibaultdelachâtre, en collaboration avec
David Rosenberg, est heureuse de vous faire découvrir le travail
de cinq nouveaux artistes : Benjamin Chassagne, Moussa Sarr, Achraf
Touloub et Vlad & Alina Turco (qui vivent et travaillent en couple).
L'exposition rassemble des œuvres extrêmement singulières,
dont les points communs sont — par delà une grande hétérogénéité tant
formelle que thématique et les origines diverses des artistes —,
la fraîcheur, la justesse, l'impertinence, la générosité et
l'intelligence.
Ce qui semble se transformer en pesant fardeau, besogneuse cogitation
ou fastidieuse agitation chez certain(e)s devient chez eux source
de réflexion amusée, de création et de récréation.
L'art comme "grand jeu" physique et métaphysique.
De lumineux pixels aux propriétés picturales, rythmiques
et cinétiques, des onomatopées explosives (à tous
les sens du terme), une fessée mémorable, un clou en
or massif et une bûche en guise de sac à main… C'est
aussi beau et énigmatique, dérisoire et insensée
que nos existences et nos désirs. Le tout à découvrir
au mois de septembre à Paris.
Voici enfin une bonne raison de s'écrier : Youpi, c'est la
rentrée !
Benjamin Chassagne (Né le 17/07/1982 à Paris ; vit
et travaille à Paris)
Artiste pluridisciplinaire et autodidacte qui explore les images à travers
la photographie, le graphisme et la vidéo. L’univers
architectural de la Défense où il a grandi imprègne
fortement toutes ses créations visuelles. D’abord passionné de
photographie, il réalise des montages qui mettent en jeu le
mouvement et la recomposition visuelle des bâtiments. Ce mouvement
des images se poursuit dans son travail à travers les animations
Flash qu’il réalise, et qu’il projette en live
dans différents événements en tant que VJ. Compositeur
de « minimal électronique », Mouse Clicker acharné,
il expérimente le design sous toutes ses formes, par la création
de sites Internet et de flyers. Son travail interroge notre rapport à la
réalité par la perturbation visuelle de l’espace
Moussa Sarr (Né le 19/11/1984 à Ajaccio ; vit et travaille
entre Hyères et Paris)
Par la pratique "l'auto-filmage", de la performance en
plan fixe d'une seule séquence, Moussa Sarr crée des
fables contemporaines qui, si elles relèvent de la question
sociale et politique, ne se départissent jamais d'une ironie
décapante. Spatialiser les poésies pour ne plus avoir
besoin des mots pour les dire... Humour, violence et dérision
sont les maîtres mots de son travail. Cet univers s'enrichit également
de sculptures et de photographies où les problématiques
liées à l'alter ego restent la base des préoccupations
de l'artiste. Ici, il propose une série de travaux interrogeant,
avec l'humour fataliste qui le caractérise, les poncifs démagogiques
de la société. Avec la vidéo Le Cri, hommage
contemporain à E. Munch, qui donne son titre à l'exposition,
Moussa Sarr pose une réflexion sur les rapports entre le peuple
et le pouvoir. Tout en mangeant quelque chose de désagréable,
le protagoniste fait adoucir son supplice par un personnage qui lui
chantonne l'hymne national. Dans Le Cheval et la Mouche, l'artiste
fait écho à la fable de La Fontaine Le Lion et le Moucheron,
pour mieux rappeler l'éternel combat du petit contre le grand...
et se souvenir "qu'entre nos ennemis, les plus à craindre
sont souvent les plus petits". Enfin, avec le Loup et l'Agneau,
vidéo projection monumentale du gros plan sur la bouche imitant
celle d'un loup affamé, c'est le spectateur qui devenant l'agneau,
ressent avec virulence la fameuse " raison du plus fort. (Rémy
Kerténian)
Achraf Touloub
(Né en 1986 à Casablanca, Maroc ; vit
et travaille à Paris)
Les travaux d'Achraf Touloub sont le résultat d'une réflexion
sur la société française contemporaine. Le communautarisme,
l’identité et l’appartenance culturelle sont autant
d’éléments que l'artiste développe dans
ses peintures et ses dessins. Ayant souvent recours à des
stratégies de détournement, Achraf Touloub a fait siennes
les techniques de communication de masse que sont l’illustration
et la bande dessinée. Utilisées au service d’un
motif puisé au cœur des référents identitaires
populaires, ces techniques sont les armes qui permettent à l’artiste
d'interroger ce qu'il nomme la « réalité post-coloniale ».
La figure du super-héros, converti à une culture qui
lui est étrangère, se fait l’alter ego de l’artiste.
Comme guides, l'un et l'autre tentent d'échapper au cynisme
et à la corruption d’une époque frappée
par le terrorisme. L'identité de l'Artiste entre alors en
résonance avec l’imagerie occidentale pour ouvrir la
voix à une réflexion sur la tradition de l’art
et l’art nourri de traditions
Vlad et Alina
Turco (Nés en 1985 en Roumanie ; vivent et
travaillent à Paris)
Tournent, retournent et détournent le sens habituel des choses,
ici la règle du jeu devient l’objet à exposer.
C’est aussi un questionnement de la relation entre le spectateur
et l’œuvre qui se pose à nous. Que doit-on attendre
d’une œuvre d’art ? Doit-on d’ailleurs en
attendre quoi que ce soit ? Cette œuvre interroge le monde de
l’art, les différents modes de présentation des œuvres,
les intégrations possibles de l’art dans un monde moderne
utile et rentable et le rôle actif du spectateur. Vlad & Alina
nous transportent dans un univers aux traits si communs qu’on
n’en remarque plus les incohérences, nous laissant la
possibilité d’y voir en reflet nos contradictions internes,
notre propre conditionnement et l’évidence toute relative
de la réalité
|